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Danger verglas !

Glace, verglas, refroidissement soudain peuvent transformer le parc d’hiver en un piège mortel pour vos ânes. Voyons comment éviter cela.

Article mis en ligne le 30 octobre 2015
dernière modification le 26 octobre 2021

par christian
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Depuis que nous recueillons des ânes au Val à l’âne les causes de mortalité de nos protégés ont été : chasse 2, vieillesse 3, longue maladie 2, Verglas 2, foudre 1...

Le verglas est, de tous les maux hivernaux qui peuvent tuer nos ânes, le pire. Une blessure, un âne au sol incapable de se relever et si le temps refroidit comme c’est souvent le cas, la mort peut survenir en quelques heures...

Le verglas :

Une couche de glace recouvre le sol et rend tout déplacement difficile, voire impossible. Dans les parcs bien plats, les ânes abandonnent leurs chemins pour en faire de nouveau dans de la neige fraîche. Les risques de chutes ou de blessures existent là où il y a des surfaces dures et glissantes (allées nettoyées, devant les portes, parcs déneigés...). Le verglas et tout particulièrement redoutable lorsqu’il s’accompagne d’un refroidissement soudain. Les éventuelles flaques d’eau gèlent, le sol devient dur et glissant...
Conséquences du verglas

 Avec le verglas, si un âne tombe et se couche, il ne peut plus se relever, si le terrain est en pente, il glisse, s’il y a une clôture en bas de la pente, il va se bloquer dedans.
 Un âne qui reste longtemps au sol et qui ne peut se relever, même s’il n’est pas blessé, a les jambes qui se tétanisent et deviennent dures comme du bois.
 Au contact du sol gelé, il se refroidit. La mort le guette s’il n’est pas relevé rapidement.
 J’ai vu des animaux mourir ainsi en moins d’une journée même avec des soins vétérinaires...

 Personnellement quand ça arrive :

 Je les soigne et les nourri à l’intérieur.
 Je passe toutes les deux ou trois heures pour voir si tout va bien.

 Conseils :

- Le parc d’hiver doit être rigoureusement plat.
 Ne le déneigez pas, les ânes auront ainsi toujours un endroit sûr pour se déplacer.
 si de grandes flaques d’eau se forment et risquent de geler devant les portes par exemple, quelques pelletées de fumier au début du gel rendront le sol antidérapant...
- Le parc ne doit pas communique avec un plan d’eau ou si c’est le cas, il doit être clôturé en hiver.
 Le local ou abri de vos ânes doit pouvoir fermer.

 Le pire des scénarios :

Il y a de la pluie ou du verglas, puis de la chaleur, le sol devient mou, les ânes en marchant font plein de trous. Suit un refroidissement brutal avec grands vents : le sol gèle instantanément. Il devient impossible aux animaux de marcher, car le sol est chaotique. Les risques de blessures ou de cassures sont maximums. Les animaux doivent rester dedans ou dans un autre parc non abîmés et moins dangereux.

 Le destin tragique d’Isabelle.

Isabelle était une très grosse ânesse, excessivement affectueuse, ma chouchoute, âgée, mais en parfaite santé.
Une nuit, le verglas tombe suivi de froid. Le sol se transforme en patinoire. Les ânes vont bien, je les nourris vers 11 heures du matin. Tout va bien. À 15 heures je viens faire un tour, je découvre isabelle, couchée au sol, épuisée, les deux jambes coté ciel tétanisées. On essaie de la relever impossible. Ses jambes sont dures comme du bois, ne se plient plus... on lui fait une couche bien chaude avec de la paille, on la réchauffe avec des bouillottes. On la couvre avec des couvertures, on lui masse les membres tétanisés. On appelle le véto. Il nous dit avoir vu cela avec des chevaux. Les animaux luttent pour se lever, glissent n’y arrivent pas, s’épuisent, les muscles deviennent dur et ils peuvent mourir en quelques heures. Là en plus une énorme tempête s’est levée avec des vents terribles, du moins 20. Isabelle qui était en pleine santé quelques heures avant est en hypothermie et malgré des soins d’urgence, perfusion, piqûres... s’éteint dans nos bras.
Que c’est-il passé ? Le sol à l’endroit ou nous l’avons ramassé avait une légère pente, elle a glissée, est tombée et n’a pas pu se relever, elle s’est épuisée en essayant en moins de trois heures quand je l’ai trouvé, d’après le véto, c’était déjà trop tard...
Malgré nos soins, la tempête qui a suivi l’a privé de toutes chances de s’en sortir. Un mois plus tard, j’achetais mon land rover avec un petit treuil pour pouvoir lever et déplacer un âne blessé et le mettre à l’abri.

Avec l’expérience que j’ai acquise depuis, Isabelle aurait pu survivre. Depuis j’ai sauvé une ânesse en hypothermie.

 Une vidéo avec des ânes givrés...

anes givrés
Des museaux d’ânes couverts de givre un matin froid de décembre au Val à l’âne